Au départ il n'y avait rien. Et puis est apparu un stylo bille. Ou était-ce un crayon de papier ? Une craie ? Un stylo quatre couleurs ? De la peinture à doigts ? En tous cas c'est sûr : il y avait une feuille. A moins que ce ne fut une nappe en papier. Non ! C'était le papier peint de la salle à manger, ou la moquette verte du salon. Oui, c'est ça ! La moquette. Quoique ?... Bon, en fait, je ne me souviens plus quand j'ai commencé à dessiner et dans quelles conditions. C'était il y a bien trop longtemps. Depuis l'enfance, dans ma tête, j'imaginais embrasser une vie d'artiste. A la fin du collège j'aurais voulu aller étudier à Estienne (arts et industries graphiques), Boulle (arts appliqués, architecture intérieure et design) ou Olivier de Serres (arts appliqués et métiers d'art). Malheureusement, j'ai du me contenter d'un lycée d'enseignement général et sa section A3. Bien sûr, avec un bac arts et lettres, je pouvais malgré tout me diriger vers une Fac d'art. Mais la tempête qui régnait sous mon crâne alors a mis fin à ce qui restait de mes prétentions. Et il n'y eut plus rien... Envolés crayons, craies, stylos, feuilles, nappes et moquette. J'ai éteint mon énergie créatrice. Pendant les vingt et quelques années qui on suivi j'ai fait mille et un boulots pour vivre. La tempête a pris tout son temps pour se calmer. J'en ai pris tout autant pour comprendre qui je suis. Et la lueur est apparue. L'envie de créer est revenue. Avec elle, j'ai retrouvé mes bon vieux amis : crayons à papier et feuilles étaient les premiers. Papiers peints et moquettes n'ont plus donné signe de vie (et tant mieux :D). Mais je me suis fait de nouveaux potes. Je passe désormais mes journées en compagnie d'un bon gros PC (plus c'est gros, meilleur c'est ;D) et d'une tablette graphique (d'une taille tout aussi respectable). De temps en temps je sors aussi les marqueurs à alcool, les plumes et encriers, les marqueurs à encre de chine ou les crayons graphite. Artiste inconnu, sans réseau et complètement fauché ; je fais tout moi-même. J'ai créer mon artbook « Slurp » à l'aide de mes seules compétences . Je suis devenu éditeur et ai déposé ma propre marque éditoriale « Vents Gay » pour le distribuer. Et bien sûr, j'ai créer le site « Bearwaterfish » où je poste mon travail. Je ne compte plus les différentes versions réalisées ni les sites annexes qui ont abrité pendant un temps mes travaux qui ne sont pas réservés à un public adulte. Tout ça me prend un temps infini et j'ai hâte de mettre la touche finale au site pour me remettre à ma raison de vivre : créer.